La non-permanence des choses
La notion de désir incite les hommes à s’attacher désespérément aux choses de ce monde comme à toute chose. Cet attachement peut être de l’ordre matériel comme on s’attache à sa voiture, à sa maison, ou de manière plus abstraite, comme on s’attache à son conjoint ou à ses enfants. D’emblée, nous allons jusqu’à nous attacher à des souvenirs du passé, à des maux, et même des maladies. Nous pratiquons ces actes dans le but de saisir et faire en sorte qu’un sentiment d’appartenance émerge de nous. Ceci est à moi, et ça l’est en rapport à toi. Notre attachement aux choses passe par divers degrés et notre désir de posséder, de s’accrocher à ce que nous avons acquis, amassé ou édifié tout au long de la vie nous sépare encore une fois de la Conscience. Curieusement, ce n’est qu’au moment de rendre l’âme que nous sommes dans l’obligation de nous en séparer. Nous avons besoin de demeurer individuel et pourtant, à force de l’être, nous nous sentons seul. Est-ce bien l’âme que nous rendons ou nous rendons-nous à elle?
Ces gestes répétés de saisies, ces perceptions mentales de retenir quelque chose qui aspire à bouger, à prospérer, ou à évoluer n’engendre pour l’homme que souffrances et désespoirs, car de cette façon, nos désirs ne peuvent jamais être assouvis.
Ne nous leurrons pas des bonheurs illusoires, de paradis artificiels qui appartiennent à ceux qui regardent avec les yeux de l’illusion. Cette mort de l’âme, nous la connaissons; ce que nous avons à apprendre aujourd’hui, c’est la vie.
Les choses sont sujettes à la non-permanence alors que tout change et se transforme et qu’en fin de compte, tout changement est précaire. En fait, nul être, nul objet ne demeure pareil à lui-même plus d’un instant. Tout ce que nous observons, nous entendons, nous ressentons est en état de transformation perpétuelle. Il y a la naissance, la croissance, le déclin et la destruction; la mort. Nous sommes dans ce mouvement et participons à la vague qui ondule à la surface de l’eau. Mais plus profondément, nous sommes l’eau. Nous sommes tous le même être.
Isabelle x