Lorsque j'entraînais des chevaux difficiles, il m'arrivait parfois de les garder au loin, d'avoir à les observer pendant un certain temps. Pourquoi ? Parce que certains pouvaient être très dangereux pour l'humain.
Dans la plupart des cas, il s'agissait de la manifestation d'une souffrance si intenable que le cheval ne trouvait d'autres moyens pour me montrer qu'il avait mal.
Je m'adressais alors à lui en disant ; mon gars, je vois ta souffrance, je la vois très bien oui. Je la ressens même au plus profond de mon cœur, et je suis si triste pour toi que tu ai eu à passer par tant de misère pour pouvoir enfin exister. Mais en même temps mon ami, je ne pourrai pas t'aider si tes gestes envers moi sont méchants ou encore, si tu mets ma vie en danger. J'ai une patience d'ange peut-être, mais j'ai aussi besoin de toi dans ce projet.
Généralement ça marchait. Le fait d'être reconnu, entendu, vu, écouté, accepté dans l'amour apportait une certaine sérénité. Du moins c'était un début. Et les semaines et le travail aidaient notre amitié à se consolider davantage.
Je vous parle de ça ce matin car la même chose arrive aussi avec les humains. On vient parfois vers moi en me criant en plein visage sa souffrance. On me la cache parfois derrière la méchanceté comme si je n'avais pas cette sensibilité pour la voir ou la reconnaître.
Je te vois oui... je t'entend aussi et je te ressens. Et comme pour les chevaux, je suis triste que certains d'entre nous aient des karmas si difficiles. Je suis prête à accueillir quiconque viendra à moi pour me demander mon aide, mais s'il faut que je l'observe de loin pendant un certain temps pour me garder à l'abri, je le ferai !
Namaste. Prenons soin les uns des autres !