J’ai connu Marguerite, une dame vraiment accueillante chez qui j’ai été hébergé le temps d’une formation. Marguerite était une femme qui avait vécu sa vie comme vous et moi, avec ce qu’elle comporte de hauts et de bas. Elle s’en était bien tirée si on peut le dire ainsi, grâce à une qualité spéciale, une qualité que chacun de nous devrions cultiver. Je vous raconte :
Marguerite était amoureuse de sa maison. Sans plus ni moins, elle lui parlait, échangeait avec elle ses réflexions sur la vie. Elle la sentait. Étrange me direz-vous, oui, elle la sentait comme si cette maison avait une âme et un cœur qui battait avec le sien à l’unisson. Marguerite avait peut-être choisie cette maison il y a quelques années, mais sans contredit elle avouait que c’était la maison qui l’avait choisie, elle.
Tous les objets sans exceptions, tous les meubles, toutes les plantes de cette maison avaient été imaginés, désirés, choisis avec minutie, accueillis, interrogés puis aimés tour à tour par Marguerite. À chaque acquisition, elle avait pris le temps d’observer et de questionner en long et en large qu’elle était la nature de l'objet en particulier, ce qu’il représentait réellement pour elle, le rôle qu’il voulait bien jouer au sein de sa maison, ainsi que la place, la parfaite place qu’il voulait occuper.
Marguerite percevait les réponses de par son ressenti intérieur. Quand ça se traduisait sous forme de légers frissons sur la nuque, elle savait que c’était ça, comme un accord tacite.
«Quand elle déposait son regard sur les choses, Marguerite leur donnait la vie».
Je peux vous dire qu’après avoir passé quelques jours chez Marguerite, on pouvait ressentir toute la vie, toute l’énergie émanant des objets, des pièces, de la maison comme telle, tout cela se mettre à respirer et interagir avec nous. Si bien que moi aussi, je ressentais tout comme elle qu’on m’adressait la parole de différentes façons, par-delà ce que je considérais à première vue être très matériel. Je ne m’étais jamais arrêté à l’essence même de toutes ces choses porteuses de sens tellement j’étais habitué à n'y accorder que peu d'importance.
Il s’agissait d’un incroyable enseignement que j’avais eu la chance de vivre avec cette personne qui respectait et soulignait, voire qui appréciait chaque chose en leur reconnaissant une âme, en leur offrant autant de valeur. Comme quoi l’amour que l’on porte dans son cœur, qu’il soit destiné à un être ou à une maison crée le même résultat au niveau de l’énergie de vie.
Aimer... c'est vivre !
Extrait de : Ce que les chevaux m'ont appris
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