Nous terminons déjà le mois de Septembre, qui, ayant bénéficié d’un ensoleillement record, déroule maintenant son tapis de feuilles. L’automne, pour ma part, c’est le retour à soi, et cette semaine, prise d’une lourdeur existentielle, je me suis souvenue de quelque chose d’important. Je tenterai de vous le partager du mieux que je le peux.
J'ignore si ces souvenirs sont « fiables » ou si c’est mon imagination qui fabule. Toutefois, je sais que le réel et l’imaginaire viennent de la même source. On ne peut pas inventer une information qui ne vit pas déjà, à l’état de latence, dans notre champ d’énergie.
Donc, il s’agit ici d’une expérience faite il y a des années au moyen d’une technique d’hypnose humaniste, technique qui permet entre autres d’expérimenter une expansion de conscience, notamment dans le champ de l’âme.
Je ne me souviens pas de l’entièreté de l’expérience, mais d’une bribe seulement, quasi impossible à oublier compte tenu de l’intensité du message.
J’étais dans le monde de la mort, et quand je dis « JE », je parle de ma conscience, de mon être.
Dans l’astral, on se retrouve entre deux mondes, à devoir faire un choix entre la réincarnation ou le recyclage. La réincarnation, vous connaissez. Le recyclage, c’est ce chemin qu’on prendra si on choisit de ne plus s’incarner. On meurt une seconde fois à soi-même, à sa conscience d’être pour devenir tout et rien simultanément. Il n’y a plus de distinction, d’individualité inhérente à la structure d’un plan de forme, plus de dualités.
Alors, je suis là, en compagnie d’un « allié », une présence inconnue mais bienveillante, qui m’accompagne. Je suis debout aux abords d’un puit de lumière, là où un rayon éblouissant descend vers une dimension inférieure. Je sais que ça représente ma future incarnation. Je vois ma vie actuelle d’un bout à l’autre et je suis émerveillée. Wow…
Alors, nait en moi un sentiment si fort qu'il me chavire, suivi d’un mélange d’enthousiasme, de plénitude et de joie intérieure. Je ressens la promesse d’un jour de fête, le début d'une épopée grandiose, le continuum de ma vie.
Je ne saurais dire ce qui motivait un tel sentiment. Était-ce en comparaison des vies passées ou si c’était vraiment ce que je voyais dans la magnificence de ce rayon, mais j’ai dit « OUI », oui sans hésiter, et j’ai sauté sans réfléchir tant l’excitation était grande.
Une fois arrivé à terme, dans l’ébauche du fœtus, ayaya que j’ai souffert.
J’ai tellement souffert de cet état, c’est indescriptible. J’ai tout de suite pensé à cette fichue souffrance, combien j'en avais négligé l’existence, autrement je n'aurais jamais plongé. Comme une condamnation à vie, on s’y confronte d’une manière plutôt brutale une fois que notre essence prend place dans la 3D.
Comment avais-je pu oublier ça ?
Du coup, je me suis fâchée contre moi-même, me répétant combien j’avais été sotte de croire pouvoir vivre l’amour à travers mes sens dans une incarnation terrestre. J’ai eu mal longtemps, puis je m’y suis habituée. J’ai docilement accepté la nature inversée de la réalité matérielle. J’ai joué le jeu du conditionnement pour pouvoir renouer avec l'existence... jusqu’à me perdre et omettre qui j’étais.
Quel choc !
Je me retrouve aujourd’hui à ressasser ce souvenir car longtemps, je me suis dit que je m’étais menti à moi-même.
Je n’avais rien compris.
Être devant un choix si important remet les choses en perspective. Si j’avais su me composer un double éthérique, j’aurais probablement pu continuer de vivre dans une conscience d’être individuelle tout en ayant la connaissance qu’on est aussi la source elle-même, et m’élever peut-être, dans des dimensions plus raffinées. Mais, quand la conscience n’est pas encore assez structurée pour développer ce double de notre vivant, on se retrouve face à ce dilemme ; soit on se réincarne en maintenant cette conscience d’être, soit on passe au recyclage, de retour à la source, où il n’y a pas lieu d’exister en étant dans le moi ou dans le soi, où on n’est plus rien et par ailleurs qu’on devient tout. Le premier choix implique quant à lui cette vie de misère, où de temps à autre, on touche à la béatitude, mais également où l'on accepte de jouer le rôle d'un avatar stupide qui avance en passant des épreuves dans un jeu vidéo.
Aujourd’hui, quand je regarde ma vie, je peux comprendre mon enthousiasme. Ça va possiblement mieux se finir que ça avait commencé. Mais c’est quand même fou cette amnésie du supplice d’être présent en 3D, à quel point on s’habitue à ce bagage. On accepte ce corps de souffrance et les mémoires qui s’y rattachent juste parce qu'on veut continuer d'être et d'expérimenter.
D'un côté, c'est un réel privilège de faire l'expérience des sens. De l'autre, le prix à payer est l'enfermement de l'esprit dans la forme, et les limites à franchir qui vont avec.
Alors, on passe sa vie à s’ajuster, à défaire, à chercher la sortie, à nettoyer encore et encore pour s’approcher d’une expérience plus significative, plus alignée, plus intelligente, ancrée profondément dans notre esprit. Mais, c’est peine perdu. On ne s'en libère pas.
En quittant ce monde, je serai probablement encore face à ce maudit choix ; continuer d’exister en conscience, ou me faire recycler dans le grand tout. Cette fois-ci, ma réflexion sera plus longue. Je prendrai le temps, et il se peut que je dise non.
Je pourrai devenir « amour pur » vu que j’ai échoué à le laisser me pénétrer entièrement quand j’étais ici.
Car c'est bien de cela qu'on parle n'est-ce pas ; d'amour.
Lady Isabelle xx