30.1.24

La gentillesse


J'écoutais "Persuasion" hier. Un film tiré d'un roman de Jane Austen qui relate l'histoire d'Anne Elliot ; une femme qui a été forcée d'éconduire l'homme pour lequel elle avait des sentiments huit ans auparavant. Voilà qu'il refait irruption dans sa vie et... Hé bien vous le saurez par vous-mêmes.
Outre l'histoire qui est très délicate et les décors somptueux, ce qui m'a interpellé dans ce film, c'est le langage bienveillant des gens de l'époque. La politesse, la mesure, le respect de ce qu'ils échangent ensemble, même si ceux-ci n'élabore pas sur le fond de leur pensée. Comme ça fait du bien au cœur.
Peut-être me direz-vous qu'ils étaient tous hypocrites. Oui, en quelque sorte, c'est peut-être vrai. Une multitude de squelettes garnissaient les placards des maisons. Toutefois, c'est légitime de se poser la question de ce qui est mieux entre la télé-réalité des réseaux sociaux qui font état de débordements émotifs, de souffrances, quand ce n'est pas tout simplement de la propagande d'idée comme de savoir comment haïr son voisin.
L'art de la gentillesse en société, c'est une richesse que nous avons perdu. Quand je parle de gentillesse, je fais référence à l'écoute dans un premier temps et d'une panoplie de qualités qui font friser les cheveux du beau Capitaine Wentworth. On offre un espace à l'autre pour lui permettre d'être et de s'exprimer dans ce qu'il a de plus beau, et de fil en aiguille, c'est le cœur qui s'ouvre comme une rose. Savoir écouter ? une denrée rare aujourd'hui. Les gens ont tellement besoin d'écoute qu'ils sont prêts à rebondir sur n'importe quel sujet, uniquement pour avoir l'attention nécessaire au sentiment d'exister.
L'attention représente un moyen parmi tant d'autres par lequel se diffuse la gentillesse. Sans attention, il n'y a pas de gentillesse qui soit, pas de chaleur humaine, pas de présence ni de relations entre les êtres. Lorsque nous sommes attentifs, nous accordons à l'autre la place qui souhaite avoir, dans sa propre vie, comme dans la nôtre. Chacun a besoin de ce reflet pour se regarder lui-même et bien intégrer son existence, comme la relation enfants et grands-parents qui ont appris ce qu'est la modestie. Et si un conflit existe, nous ne pouvons le régler qu'en étant attentif, non pas en ruminant dans son coin ou en fermant la porte.
Cette bienveillance, c'est peut-être un jeu, des règles de savoir-être qui aujourd'hui semblent dépassées. Pourtant, plus on les pratique, plus elles deviennent une seconde nature. Et sans contredit, si vous avez côtoyé une seule personne avec cette qualité de présence dans votre vie, je suis certaine qu'elle vous a marqué à jamais.
Vivre dans la gentillesse est un don en soi, c'est traiter ses propres démons de façon autonome, en conscience, sans polluer l'énergie de toute la maisonnée. C'est d'entretenir son jardin intérieur, mais par pure générosité. C'est de préserver les secrets des uns dans le respect de la dignité, ou de soigner son regard pour qu'il soit doux et ouvert sur le monde.
Lady Isabelle, éternelle romantique d'une autre époque xx

UNITÉ

  Le principe de responsabilité universelle implique un niveau de conscience qu'on peut toutefois apprendre à développer. Ce n'est p...